Francophonie : Les attentes manquées des assises de Yaoundé

PHOTO DE GROUPE DE LA 44ème CONFERENCE MINISTERIELLE DE LA FRANCOPHONIE A YAOUNDE

La 44ème conférence Ministérielle de cette organisation devrait être l’occasion de baliser le chemin pour revisiter cet accord et le rendre plus dynamique.

Loin des tambours et des trompettes effectués dans l’antre du palais des congrès à Yaoundé et des belles décorations affinées par des effigies des 88 États membres qui ont fait leur lit du 03 au 05 Novembre 2023 dans l’édifice historique de référence de la colline Nyada, la rencontre placée sous le thème « Bonne gouvernance, gage de stabilité Politique, économique et culturelle des citoyens francophones. » pouvait d’ores et déjà à travers cette thématique, poser les bases et les jalons d’un dynamisme qui devrait aller au-delà des longues grammaires phonétiques pour aborder les vraies questions.  Au cœur de ces interrogations se trouvaient en bonne place, de nombreux aspects de ce partenariat qui, avec l’évolution socio-politique du monde devrait être revisiter afin de donner une nouvelle dynamique à ce regroupement de pays, réunis au départ autour de la langue de Molière.

Une refonte des textes dans l’optique d’aller bien au-delà de la vision culturelle de la francophonie pour hisser le débat sur le champ d’une coopération politique plus inclusive entre la France et les autres Etats membres et particulièrement les pays africains francophones dont le poids numérique de ses populations est incontestable au sein de l’organisation. « Ces travaux déclare Liliane Massala, sont l’occasion de montrer que la voix des pays africains compte surtout que ceux-ci sont les plus nombreux de l’organisation. Alors, il est important pour les pays africains d’expliquer pourquoi nous devons procéder différemment pour faire entendre notre voix en tant que pays démocratiques pas comme les occidentaux voudraient que nous l’expliquions mais comme nous africains voudrions montrer  la démocratie et l’expliquée à notre manière au monde entier. »

Ainsi, selon la représentante permanente du Gabon auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie, cette 44ème édition devrait être une opportunité afin d’entrevoir un paradigme nouveau dans les rapports entre la France et les pays francophones du continent, ceci avant le Sommet de Villers-Cotterêts en France en 2024. Un vœu tout aussi partager par la grande majorité des 88 Etats membres, visiblement au parfum des mutations progressives de l’ordre mondial en cours et de ce fait conscient de l’impérieuse redéfinition des accords entre les partenaires et le pays de Macron.

Malheureusement, les travaux de Yaoundé, bien qu’organisés avec maestria par l’équipe conduite par le ministre Camerounais des Relations Extérieures, Lejeune Mbela Mbela, n’ont sans doute pas pleinement répondus aux nombreuses attentes des experts. Les résolutions bien que flatteuses sont restées au stade des constats et de bonnes intentions comme on peut souligner avec la résolution 35 relative à : « La détermination des membres à prévenir et lutter contre la radicalisation et l’extrémisme violents dans l’espace francophone… » Une résolution qui n’est pas sans rappeler la réalité vécue par certains membres de la Francophonie (Mali, Niger, Burkina-Faso NDLR) qui ne bénéficient pas de cette protection en amont de l’instance et sombres dans l’insécurité permanente de ces gouvernements. Un exemple non exhaustif qui n’est pas de nature à prendre ces résolutions comme des acquis car les relations internationales nécessitent souvent des actions concrètes bien plus que des promesses, aux résultats parfois sans lendemains.

Brice NGOLZOK

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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