Fusion GICAM-ECAM : Signes précurseurs d’un nouveau patronat en gestation

EMMANUEL WAFO, président de la Commission Economie et développement de l’Entreprise au Gicam

Selon Emmanuel Wafo, le Président de la Commission Economie et Développement de l’Entreprise au GICAM, la signature récente d’un partenariat entre les deux entités marque les prémisses de la création d’une nouvelle organisation patronale.  

Le temps des acclamations entre les Présidents du GICAM, Célestin Tawamba et de E-CAM Protais Ayangma, lors de la fusion entre les deux instances patronales laisse désormais place à la réalité. Finis les tambours et les trompettes pour passer à une analyse profonde de cette nouvelle structuration du patronat camerounais. Un groupement géré depuis six (06) ans par le géant de l’agroalimentaire Celestin Tawamba dont le mandat arrive à son terme en décembre 2023. Quelques mois avant la fin du dernier mandat de l’actuel patron du GICAM, celui-ci vient de parapher un partenariat qui intrigue tant sur la forme que sur le fond et pose un certain nombre de problèmes que dénonce Emmanuel Wafo. Selon le Chef d’Entreprise par ailleurs Président de la Commission Economie et Développement de l’Entreprise au GICAM cet accord est caduque du point de vue de l’éthique et du droit. En effet, le membre de l’organisation estime que : « Le traité de fusion signé le 05 avril sans approbation des adhérents consacre explicitement la mort du GICAM. De manière invariable, il y est fait référence à : « la nouvelle centrale patronale », « Une Assemblée Générale constitutive », « de nouveaux statuts », « fusion-création », etc. Toutes choses contraires à l’esprit de consolidation de l’institution commune que constitue le Groupement Inter-patronal du Cameroun.

PARTENARIAT GICAM-ECAM

Scénarios de fin du GICAM  

Après 66 ans d’existence et un chemin jonché de défis que les pères fondateurs et les générations actuelles ont su et pu relever grâce au travail acharné de tous et à des efforts qui ont permis de faire du GICAM plus qu’une organisation, mais une véritable institution dans l’environnement camerounais, le Groupement Inter-patronal du Cameroun est en phase de passer dans les oubliettes de la mémoire collective avec cette fusion. En effet, la nouvelle nomenclature entraine la modification des statuts du GICAM. Or d’après l’article 12 desdits statuts, seule l’Assemblée Générale Extraordinaire a compétence pour connaitre de la modification des statuts. Or d’après Emmanuel Wafo aucune Assemblée Générale ne s’est réunie à ce jour pour débattre de ce projet qui semble acté. Plus grave encore, rappelle le manager, toute la cuisine se serait faite au niveau du Conseil d’Administration du GICAM ; or ce Conseil d’Administration a des attributions clairement définies à l’article 14 alinéa 4 des statuts du GICAM et n’a aucune compétence en ce qui concerne la modification des statuts.

Griefs de la fusion

Le nouveau traité de fusion fait référence à la fois à une Assemblée Générale constitutive d’une nouvelle organisation ayant ses propres statuts et à une modification des statuts du GICAM. Ainsi, Au-delà de la mise à mort du GICAM qui consiste à gommer l’Histoire, le traité de fusion dont il est question est une violation flagrante des statuts du GICAM, ce qui est condamnable au double plan de l’éthique et du droit. La nouvelle configuration prévoit que : « Monsieur Célestin Tawamba, en qualité de Président du GICAM, et au nom de cette institution, déclare qu’il sera proposé aux membres du GICAM réunis en Assemblée Générale Extraordinaire, d’entériner le présent Traité de fusion dans les conditions prévues par les statuts du GICAM ». Pourtant l’article 12 des statuts du GICAM qui définit les compétences de l’Assemblée Générale Extraordinaire indique clairement et de manière pertinente que cette instance statue sur « les modifications des statuts du Groupement ». Plus loin, l’article 26 traitant de la dissolution stipule que « La dissolution ne peut être prononcée que par l’Assemblée Générale Extraordinaire conformément aux prescriptions légales… ». En définitive, s’agit-il ni plus ni moins que d’une modification des statuts, de l’adoption du Traité de fusion, de l’adoption des nouveaux statuts de la nouvelle organisation et enfin de la dissolution du GICAM. Des signes précurseurs de la mort imminente de la principale organisation patronale du Cameroun

Brice Ngolzok

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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