Tuberculose : Le gouvernement camerounais toujours en ordre de bataille

La semaine consacrée à la journée mondiale de cette pandémie a été l’occasion d’accentuer le plaidoyer en vue d’accélérer l’élimination de cette maladie au Cameroun.

« Investissons pour en finir avec la tuberculose, sauvons des vies ». Ce thème repris sans court férir par Manaouda Malachie, ministre camerounais de la Santé à la veille de la célébration de la 29eme édition de la journée internationale de lutte contre cette pandémie illustre à suffisance l’impact qu’a encore cette maladie au sein de la population camerounaise. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé L’incidence de la tuberculose au Cameroun est de 174 nouveaux cas pour 100 000 habitants enregistrés au Cameroun en 2021. La mortalité concernant cette maladie, pour la même période, est de 29 pour 100 000 habitants. Ainsi, le gouvernement encourage la synergie d’actions et une sensibilisation accrue pour en finir avec cette maladie d’ici 2035.

Stratégie gouvernementale

Le gouvernement, dans le cadre de la stratégie de lutte contre cette pathologie consent des moyens financiers importants pour l’achat et la mise à disposition gratuite des médicaments. Il en est de même pour l’acquisition des appareils (34 machines GeneXpert et 37 machines TB LAMP) destinés à la réalisation du diagnostic moléculaire. Des équipements qui ont permis de détecter 22 850 nouveaux cas de tuberculose sensible, toutes formes confondues, ainsi que 137 cas de tuberculose multi résistante. Par ailleurs, il est souligné que 1 189 enfants ont également contracté la tuberculose. Dans le même temps, 316 cas ont été suivis dans les différentes prisons du pays. Bien plus, les données du Programme National de Lutte contre la Tuberculose indique que le taux de succès du traitement s’est considérablement amélioré, passant de 83% en 2019 pour atteindre la barre de 86% en octobre 2020.

Plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de la riposte contre la tuberculose. Entre autres, l’intensification de la recherche des cas de tuberculose aux portes d’entrée des formations sanitaires, le renforcement du diagnostic et la prévention de la tuberculose chez les enfants de moins de 5 ans et chez les personnes vivant avec le VIH/Sida. Sans oublier le renforcement du screening autour des cas contacts. Pour ce faire, renchérit le Ministre de la santé lors de ce point de presse, quelques défis doivent être relevés : Il s’agit de la mobilisation conséquente des fonds de la part de l’Etat ainsi que des partenaires pour l’achat des médicaments de première ligne, la maintenance des outils diagnostiques des laboratoires et la mise en place d’un bon système de transport des échantillons.

Le combat doit s’intensifier

Si des actions concrètes sont énoncées par la voix la plus autorisée du système sanitaire camerounais, il est clair que l’objectif de la déclaration politique issue de la réunion de haut niveau des Nations Unies, relative à une mobilisation d’au moins 13 milliards de dollars américains annuel pour favoriser l’accès universel au diagnostic, au traitement et à la prise en charge de la tuberculose d’ici à 2022 est loin d’être atteint. Les raisons sont multiples d’après le Dr Christelle Ebo interviewé, il y a quelques mois par notre reporter : « Un enfant peut avoir les symptômes de tuberculose, mais le parent non informé ne va pas le conduire à l’hôpital. Il peut avoir la volonté de le conduire à l’hôpital mais il se pose des problèmes d’accès aux soins, la formation sanitaire qui doit le prendre en charge n’est pas proche. Il peut arriver et il se pose un problème de coût de la prise en charge, ou encore le personnel n’est pas assez outillé pour poser le diagnostic. Enfin le diagnostic peut être posé et le cas non déclaré. »

Des aléas observés dans les cas de tuberculose pédiatrique qui peuvent être généralisés, car dans le discours du Chef de département de ce 23 mars 2022, il rappelle que : « Les résultats enregistrés quoiqu’encourageants restent insuffisants. Puisque l’objectif de réduction du gap de notification se situe encore autour de 50% de l’ensemble des cas attendus. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette situation : les difficultés d’accès aux services (barrières géographiques et financières), la déperdition des patients entre les services, la pauvreté, le manque d’éducation, etc. »

Alors « Il est temps », le thème de la 28ème édition qui invite à plus d’actions pour enfin dire « STOP ! » à cette maladie infectieuse et contagieuse causée par le bacille de Koch et découvert en 1882 par Robert Koch. D’où l’interpellation de MANAOUDA Malachie à plus d’effort pour accélérer la réduction de l’incidence de cette maladie à travers le développement des synergies d’actions avec les partenaires mais aussi l’intensification de la sensibilisation des populations.

Richard Mandjack

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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