Environnement : Le pangolin plaide pour son existence à Yaoundé

 

Les messages et les ambassadeurs de cette campagne ont été dévoilés au Hilton hôtel de Yaoundé. C’était à l’occasion d’un point de presse tenu le 18 Février 2022, à l’initiative de WILDAID, une ONG internationale, engagée dans la lutte contre le braconnage d’espèces protégées.  Patrick Mboma, Rigobert Song, Locko et Stanley Enow portent le message de la sensibilisation pour le respect des droits des pangolins.

Personne n’aura fait l’économie de son temps, en cette matinée du 18 Février 2022, afin de prendre part au point de presse organisé par l’ONG WILDAID, dans une des salles du Hilton hôtel de Yaoundé au Cameroun.

Point de presse qui avait pour objectif, la déclinaison des différentes articulations de la campagne de sensibilisation pour la lutte contre le braconnage des pangolins, menacés aujourd’hui de disparition.

Occasion idoine pour le Directeur de la Faune et des Aires Protégées au ministère camerounais des Forêts et de la Faune, représentant de son ministre empêché, de porter officiellement un propos autour de la situation actuelle de cette espèce protégée au Cameroun.

« … Le pangolin a un rôle écologique certain. En mélangeant et en aérant le sol, il contribue à l’amélioration de sa qualité nutritive… »

 

 Pas de répit possible en forêt pour le pangolin

 

Traqué, tué, mangé et ses écailles vendues, le pangolin, espèce totalement protégée est pourtant sans répit dans les forêts camerounaises. Au cours des années qui passèrent, pas un mois en effet ne s’écoula sans que les médias ne rapportèrent à leurs unes, des nouvelles sans cesse alarmantes, de ces trafiquants arrêtés, ayant en leur

Possession des tonnes entières d’écailles de pangolin, comme cela fut donné d’enregistrer le 26 Mars 2021. Date à laquelle, au Nord du pays, 42 sacs d’écailles de pangolin ont été saisis entre les mains des trafiquants, par la Douane camerounaise, représentant environ 05 tonnes pour une cargaison estimée approximativement à 4 milliards de FCFA.

Un cas qui est loin d’être isolé, mais qui dénote d’une vitalité malsaine du marché noir d’écailles de pangolin, avec au final des statistiques alarmantes, selon lesquelles, 20 000 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies au Cameroun en moins de cinq ans.

 

Une activité illicite, qui prend des proportions importantes année après année, en dépit de la réglementation en vigueur.

En effet, au Cameroun, la loi sur la Faune en vigueur dans le pays dispose que toute personne trouvée en possession des parties d’une espèce totalement protégée est passible d’une peine de prison allant de 01 à 03 ans et d’une amende de 03 à 10 millions de FCFA.

A ces dispositions nationales, s’ajoutent celles de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de la flore sauvages menacés d’extinction, qui a accordé en 2016, la protection la plus élevée au pangolin, en interdisant son commerce international. Or, sur le terrain, la situation est toute autre. Qu’est ce qui coince finalement ?

 

 La réponse par la sensibilisation est incontournable

 

Fort de ce qui précède, l’ONG WILDAID, a décidé de prendre le taureau par les cornes en lançant une grande campagne de sensibilisation en direction des populations, dont le but est de « faire prendre conscience du rôle précieux des pangolins dans le maintien d’un environnement sain. »

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Objectif noble qui devra cependant trouver assentiment de la majorité dans un pays où les habitudes de consommation illégales de la viande de brousse restent très répandues.

En effet, selon une enquête menée par WILDAID et le Groupe d’action sur la Viande de brousse en Afrique Centrale, le pangolin est la deuxième forme de viande de brousse la plus fréquemment consommée après le porc – épic, avec 49% des consommateurs.

 

Bousculer ces habitudes et transformer ces consommateurs de viande de pangolin en protecteur de cette espèce est donc l’un des défis que WILDAID et ses ambassadeurs ont décidé de relever, au travers de son slogan « Leur liberté, Notre sécurité ». Parmi ces ambassadeurs, on y retrouve les stars du football comme Patrick Mboma, Roger Milla, Rigobert Song, et les vedettes de la chanson comme Locko et Stanley Enow.

 

Durant cette campagne, il sera aussi question de sensibiliser aux risques sanitaires du commerce illégal de viande de brousse dans la propagation de zoonoses dangereuses, telles que le VIH, le COVID- 19, Ebola entre autres.

 

En rappel, WILDAID est une ONG internationale qui n’est pas à sa première expérience du genre.  Elle a notamment travaillé au Vietnam, en ‘Chine, en 2016, sur des problématiques similaires, avec des résultats satisfaisants.

Nul doute qu’avec ce partenaire stratégique, le gouvernement de la République, vient de marquer un grand bon dans la protection des pangolins, dont la lutte contre son braconnage peut faire lui un exemple à suivre en Afrique et même dans le monde.

 

 

Christian Essimi

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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