Cameroun-Gouvernance : Le grand paradoxe budgétaire au Cameroun

Avec seulement 30% de son budget consacré à l’investissement, le pays peine toujours à soutenir son économie naissante, et en assurer sa relance.

De quel poids peut aujourd’hui peser le budget de l’Etat dans la relance de la croissance économique au Cameroun? Voilà la question à laquelle l’on parvient, au regard de la situation du pays tout entier qui chaque jour qui passe, se dégrade un peu plus.

Avec seulement 30% de son budget consacré à l’investissement, comment soutenir de façon efficace, une économie fragile qui tarde encore à décoller? C’est cela la grande incongruité budgétaire, qui est reprise chaqu’année á la même période, sans que cela ne gêne grand monde, avec au final, le résultat connu de tous comme médiocre:  » le budget du Cameroun en l’état ne peut pas valablement soutenir la croissance du pays parce que résolument tourné pour la mangeoire »,  déclare Frank Nestor Handji,  économiste à Yaoundé.

En prenant donc les calculettes,  il ressort que sur les 4951,9 milliards de FCFA de budget initialement prévu en 2020, et dont l’enveloppe a été revue  à la baisse à hauteur de  4049 milliards de FCFA soit une diminution de 542,7 milliards de FCFA, environ plus  de 3 milliards de FCFA sont consacrés mensuellement  pour financer des colloques, séminaires et tout autre élément de la mangeoire sous la base de repas copieux et extravagants sans grand impact sur le quotidien de la majorité, ou encore à payer le carburant des fonctionnaires et autres missions.

Un train de vie jugé opulent, entretenu sous le dos des contribuables, lesquels peinent toujours à espérer voir un demain meilleur quand on sait que ces agents publics consomment de façon mensuelle environ 90 milliards de FCFA pour le compte de leurs salaires. Un montant dégagé de la poche déjà assez vide des populations qui, au travers de leurs efforts ont sacrifié près de 3200 milliards de FCFA depuis 2017 afin d’assurer le paiement régulier des mensualités et des pensions de moins de 400 000 agents de l’Etat aux avantages sans résultats visibles sur le terrain.

Pourtant, des promesses avaient été faites dans le sens de la diminution du train de vie de l’Etat. Des mesures ont même été prises, mais aujourd’hui,  plus personne n’en parle. En lieu et place des écoles, des routes, de l’eau potable, et même de l’électricité, se multiplient sur ce qui sert de routes,  de grosses cylindrées,  qui rappellent à tous, l’Etat d’opulence que connaît le pouvoir en place, alors qu’à l’autre bout de la chaine, la contre- partie de la majorité en terme de modernité collective tarde toujours à se faire voir.

Dans ce schéma, seul la minorité assise dans les bureaux feutrés de cette administration budgétivore peuvent jouir de façon permanente du gâteau national, difficile donc voire impossible d’assurer à tout le monde le minimum d’un bien être collectif que chacun appelle de tous ses vœux.

Brice Ngolzok

 

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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