Lors des travaux de la 3ème session du Comité Intergouvernemental des Hauts fonctionnaires et experts pour l’Afrique Centrale et de l’Est tenus à Yaoundé, un plaidoyer a été fait dans ce sens.
Passez des idées aux actions. Ces cinq mots résument amplement le plaidoyer des hauts fonctionnaires et experts d’Afrique Centrale et de l’Est réunis pendant 96 heures entre le 15 et le 18 octobre 2024 à Yaoundé, dans le cadre de la 3ème session du Comité Intergouvernemental regroupant les érudits des politiques économique des deux sous-régions. Un mot d’ordre qui s’adresse principalement aux pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dont les efforts d’intégration sont exécrables par rapport à ceux des autres sous régions. En effet, le commerce intrarégional du continent se situe à environ 12% et la CEEAC n’y contribue qu’à moins de 02% en valeur relative.
Un gap important qui nécessite certes une diversification des échanges, comme le rappelait si bien en novembre 2020 lors de la 36ème réunion du Comité Intergouvernemental des spécialiste de la sous-région Afrique Centrale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ancienne ministre congolais de la Planification, des Statistiques et de l’Intégration Régionale: « La mise sur pied de cette décennie nous interpelle sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de solutions durables face aux défis majeurs auxquels sont confrontés l’Afrique centrale et le monde, qui vont de la pauvreté au changement climatique, des inégalités à la réduction de l’écart financier. » Des mécanismes à long termes qui nécessitait déjà selon Gabriel Dodo Ndoke, le feu ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique : « Il devrait y avoir une transition d’un système d’enseignement qui prône l’extraction et la recherche de rentes à un système qui prépare les apprenants à un système transformatif productif ; deuxièmement nous devons concevoir des programmes de formation en faveur de la création d’emplois et de l’entreprenariat plutôt que de la création de bureaucrates et de chercheurs d’emplois ».
Un paradigme plus performant qui passe par une recherche structurée afin de créer des interrelations entre la recherche, les utilisateurs et les pouvoirs publics (triptyque : gouvernement-universités-entreprises). Une synergie d’actions en totale adéquation avec la vision prônée par Vera Songwe, Ex-secrétaire exécutive de la CEA en ces termes: « Tout cadre de développement de compétences efficace et inclusif ne peut être conçu que dans un partenariat entre l’Etat, les associations professionnelles, les syndicats, les entreprises et les partenaires au développement. »
Une vision transversale de l’ancien sous-secrétaire général des Nations Unies qui permet de tirer les avantages comparatifs des Etats particulier et de la sous-région en général en valorisant les résultats de la recherche, en procédant à l’incubation des projets innovants tout promouvant le transfert de technologie. Tout ceci dans l’optique de permettre à la sous-région de faire corps avec de nouveaux procédés de production, de générer de nouveaux produits, de produire plus et à moindre coûts. Une dynamique axée sur la Recherche et l’innovation afin de parfaire le développement des 11 Etats de la CEEAC et s’arrimer aux avancées modernes en la matière comme l’indiquait en des mots simples le patron de de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, lors de son discours d’ouverture des travaux, le 15 octobre 2024 dernier à Yaoundé devant les économiste venus d’Afrique Centrale et de l’Est : « La croissance économique moderne se résume à un processus continu d’innovations technologiques et que la transformation structurelle pour les pays à faible revenu, nécessite le passage des facteurs travail, capital et savoir des secteurs et activités à faible productivité vers ceux à forte productivité. »
L’urgence de la sous-région Afrique Centrale, considérée comme le bras cassé ou alors le mauvais élève en matière d’intégration sous-régionale et partant de mise en œuvre efficace de la Zone de Libre-Echange Africaine (ZLECAf) est de rattraper le gap à la veille de la moitié du parcours l’agenda 2021-2030 de cette sous-région, relatif à la matérialisation de la diversification de l’économie de cette zone économique. Une vision qui serait plus objective si les leviers relatifs à la Recherche et l’Innovation sont respectés et ceux-ci ne peuvent être effectifs que par des actions concrètes au travers de la mise en œuvre rapide, dans cet espace économique, des solutions de recherche et d’innovations.
Brice NGOLZOK
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