Routes régionales et communales : Nganou Djoumessi reconnait les insuffisances qui entravent ces projets routiers

Dans un entretien accordé à une journaliste du poste national, le patron du Ministère camerounais des Travaux Publics a précisé les contours qui entravent l’exécution, la livraison et l’entretien des infrastructures routières décentralisées.   

Invité d’une émission diffusée ce 21 juillet 2024 sur les antennes du poste national au lendemain de la campagne de maintenance du réseau des routes régionales et communales menée les 18 et 19 juillet sur l’ensemble du territoire national par ses collaborateurs, le ministre des Travaux Publics a choisi les ondes de la radio nationale pour présenter les objectifs de ces rencontres qui visent à préparer sereinement les financements de ces derniers en 2025. Au cours de cet échange, le patron du MINTP s’est appesanti sur les nombreuses difficultés qui entravent la réalisation efficace des projets routiers et principalement ceux des zones très souvent enclavées des circonscriptions rurales.

En effet, si  le ministère dont-il a le bâton de commandement a transféré 30 milliards 600 millions de Fcfa de ressources aux différentes municipalités à l’entame de l’exercice budgétaire mais a dû, compte tenu des difficultés à l’instar : des cas d’effondrement des ouvrages ou alors des ruptures de trafic parce que des bourbiers se sont formés pendant l’exécution du budget, déléguer des crédits à ces ressources à travers des délégations de crédit ponctuelles à hauteur de plus de 06 milliards de Fcfa transférés aux différents bénéficiaires. Un appui substantiel de cette administration pour que les interventions se fassent sur les axes routiers ayant connu des ruptures de trafic ou susceptible d’en connaitre. Une contribution importante mais qui n’améliorent significativement pas les résultats sur le terrain car ceux-ci restent mitigés.

Une réalité reconnue par Nganou Djoumessi qui indique que pour avoir des résultats satisfaisants, il y a tout une chaine et chaque maillon doit assumer sa part de responsabilité. « Le maitre d’ouvrage qui est le maire ou le président de région doit pouvoir donner une commande tout à fait précise c’est-à-dire la préparation du dossier d’appel d’offre doit satisfaire les exigences du relèvement du niveau de service de l’axe routier concerné ou de l’ouvrage concerné. Les commissions de passation de marché, on leur part de responsabilité qui se résume en une seule chose : c’est de choisir la meilleure entreprise en termes de coûts de réalisation et de capacité de réaliser dans un délai arrêté. Tel n’est pas toujours le cas, il faut le reconnaitre car certaines entreprises continuent toujours à passer entre les mailles et font valoir les considérations qui ne sont pas toujours les meilleures à l’épreuve des faits. On les découvre généralement quand ils ont déjà bénéficié de ces marchés ce qui entraine des retards. »

Par ailleurs, le MINTP a évoqué, la capacité de mobilisation de l’Entreprise. Selon le manager : «  Certes l’entreprise est choisie sur la base de ses références, de ses capacités financières qu’elle fait valoir dans son dossier de consultation et ces éléments ne sont pas toujours authentiques, ce qui fait que parfois on tombe sur des entreprises qui ont fait valoir ce qu’elles ne sont pas. » Au bout de la chaine et non des moindres, le chef de département a abordé l’épineuse problématique des paiements. «  Il n’est, précise-t-il,  de secret de personne que ceux-ci sont laborieux, c’est pour cela que le fait de déclarer une capacité financière que l’on doit pouvoir exciper au moment de l’exécution est une condition importante aujourd’hui mais tel n’est pas toujours le cas. Il y a donc des insuffisances tout le long de la chaine qui font que nous accumulions des retards dans l’exécution, que nous connaissions même parfois des insuffisances dans la qualité des ouvrages qui sont remises en cause. » Des goulots d’étranglement tout au long de la chaine à l’origine de nombreuses résiliations de contrats et même de suspension des adjudicataires des marchés pendant un temps bien défini. Un ensemble de mesures qui laissent toujours un flou dans la gestion efficace des projets routiers au Cameroun tant au début du processus lors de la passation du marché jusqu’à la fin de ce dernier pendant la livraison de celui-ci sans oublier au cours de l’exécution de ce dernier avec des contrôles qui ne sont pas très rigoureux. Autant d’aléas qui ne sont pas de nature à rassurer les experts sur l’ambition de faire du Cameroun un pays Emergent car les infrastructures de communication sont au cœur de tout développement.

Brice NGOLZOK

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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