« Facebook n’est pas une source d’informations néanmoins Facebook peut aider à aller vérifier de l’information. »

Mohamed Saim, Directeur Général de la radio panafricaine Algérienne Ifrikia Fm.

Le Directeur Général de la radio panafricaine algérienne Ifrikia Fm, Mohamed Saim revient sur les défis et les enjeux des médias à l’ère  de l’Intelligence Artificielle. Un propos effectué dans cette interview accordée à votre site lors du sommet de l’Union Africaine de radiodiffusion en cours à Yaoundé jusqu’au 06 mars prochain.

Le Cameroun est la capitale africaine de la radiodiffusion. Monsieur le DG de la radio IFRIKIA FM, Quel sont vos attentes à la suite de ses travaux axés les médias et l’Intelligence Artificielle ?  

C’est un sommet très intéressant, très particulier pour avoir fait des conférences de ce genre et de ce style au niveau de certains pays africains notamment le denier à Abuja au Nigéria où l’Union Africaine de Radiodiffusion avait organisé de telles conférences. Ce qui est intéressant ici au Cameroun, c’est déjà de parler de cette Intelligence Artificielle et les médias. C’est faire ce lien entre cette Intelligence Artificielle et l’impact des médias sur l’opinion publique. Il est important de savoir à quel moment il va falloir s’arrêter et mettre la vérité en face de soi. On a eu un exemple tout à l’heure sur le fait qu’on peut créer des fakenews, créer de la désinformation grâce à l’Intelligence Artificielle. Aujourd’hui, réunir tous les médias africains comme ça été fait auparavant dans divers villes africaines, c’est un évènement assez important et il faudra justement écouter, les uns et autres à travers une série de conférences.

De prime abord que faut-il faire pour les hommes de médias afin de  de s’adapter à cette nouvelle configuration technologique que constitue l’Intelligence Artificielle ?

La première des choses, c’est de former ces journalistes dans le sens où, il faut leur apprendre à « checker », à se rendre compte de la vraie information et où se trouve la fausse information, ceci est hyper-important. L’information, c’est aussi à travers les briefings qui se tiennent le matin mais aussi à travers un travail de management des cadres dirigeants des chaines. Je prends le cas de notre chaine Ifrikia fm qui est une radio africaine qui est née, il y a un peu moins d’une année. Elle est une chaine panafricaine et africaine par excellence car elle est une chaine faite par les africains pour les africains et fait un travail en direction de l’Afrique. Notre devise qui est bien celle de tous les journalistes est de travailler dans la neutralité, être juste dans l’information et ne pas tomber et sombrer dans l’intox et la désinformation notamment avec ce qui se passe aujourd’hui avec cette concurrence des grandes puissances au niveau du continent et à travers le monde par ces chamboulements sur le plan géopolitique. Il y a donc du travail à faire par rapport ce que l’on pourrait appeler ces guerres de 4ème et 5ème génération qui sont les intox, la désinformation, les fakenews et on voit justement cette Intelligence Artificielle faire des choses dans ce sens.

Le journalisme classique ne prend-il pas un coup avec la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle ?

A mon avis, Il n’y a pas mieux que le classique, le classique c’est de faire son travail de journaliste, assurer sa neutralité, assurer et respecter sa ligne éditoriale, faire des recoupements d’informations. Facebook n’est pas une source d’informations néanmoins Facebook peut aider à aller vérifier de l’information. Vous-êtes alerté, vous avez l’information mais c’est à vous d’aller la vérifier. Vous ne la prenez pas comme une information d’une agence presse dans laquelle vous travaillez. Vous avez des agences de presse dans chaque pays qui sont des sources d’informations de l’Etat et donc, il y a beaucoup de travail à faire dans ce sens et surtout faire de la sensibilisation et expliquer aux journalistes. J’ai une équipe aussi à qui j’essaye d’expliquer que les réseaux sociaux et d’autres sources d’information ne sont que des petits systèmes d’alerte qui vous permettent d’aller faire votre travail de bout en bout.

Enfin, monsieur le Directeur Général D’Ifrikia fm avec l’utilisation croissante de l’Intelligence Artificielle, les emplois des journalistes ne sont-ils pas en danger ?

Oui, ça me rappelle un peu les années 90 où on voyait l’an 2000 comme si c’était dans un siècle. L’an 2000, il y aura des robots, il y aura des industries etc. On le voit aujourd’hui dans les pays industrialisés, je le vois en Algérie parce qu’il y a une grande industrialisation. Vous avez ces grandes industries avec l’automatisme et la robotisation qui sont présents mais ça ne doit pas être une crainte. Par contre dans le domaine des médias, il y a lieu de craindre parce que lorsque vous me faites une vidéo et que je tiens des propos, je retrouve ma vidéo sur un réseau social ou sur une plateforme quelconque avec mes propos modifiés à cause de l’IA, vous ne savez plus qui dit quoi, vous ne savez plus où se trouve la vérité. Il y a de gros risques et je pense que les journalistes doivent faire un travail sur eux-mêmes pour faire avancer le métier de journaliste d’une manière générale.

Propos recueillis par Brice NGOLZOK

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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