Le budget du ministère des Postes et Télécommunications est de 15, 086 en 2024. Minette Libom Li Lkeng n’aguiche plus les décideurs publics or elle apparaît, pour les profanes du système de gouvernance du Cameroun, comme l’une des ministres à la rectitude moral avérée. Une apparence accentuée par ses accoutrements de fervente servante d’église conventionnelle, ses extravagants binocles d’élève surdoué et sa voix fluette de jeune première à la virginité établie. Des caractéristiques qui ont sans doute joué en sa faveur, dans les choix du président Paul Biya, lors du remaniement du 04 janvier 2019. Une confiance renouvelée à la tête du stratégique ministère des Postes et Télécommunications afin de poursuivre la conduite de l’une des missions les plus importantes du gouvernement, celle de promouvoir et gérer efficacement l’univers des TIC, dans un environnement où les réseaux sociaux ne cessent d’inquiéter les pouvoirs publics.

Une mission importante, donc, pour cet inspecteur principal hors échelle des régies financières, à l’ère où la numérisation touche la quasi-totalité des secteurs de production. Malheureusement, cette ambition du locataire d’Etoudi ne semble pas du goût des élus, qui ont réduit l’enveloppe du MINPOSTEL, la faisant passer de 16,162 milliards l’année d’avant à 15, 086 en 2024, représentant une baisse de 1,076 milliard de francs en valeur absolue. Une baisse des dépenses, pour madame Libom, qui s’est progressivement faite au fil du temps en passant drastiquement de 48 milliards de Francs en 2019 à 38 milliards en 2020 et, aujourd’hui, à peine plus que 15 milliards c’est-à-dire, à moins du tiers, en cinq ans. Au centre des nombreuses récriminations qui sont faites à ce Département ministériel, il est noté l’incapacité de traduire dans le vrai la Stratégie Nationale Cameroun numérique à l’horizon 2020 adopté en 2015, d’avoir laissé sombrer le Fonds spécial des Télécommunications, de n’avoir pas porté au succès le projet des télécentres communautaires, de n’avoir pas été en mesure d’instituer une agence de régulation du secteur postal, source des immenses problèmes de rentabilité de la CAMPOST et de ne pas peser sur l’amélioration de la qualité de service dans la téléphonie.

Pourtant, la ministre tente de se défaire de ses habitudes fiscales depuis son arrivé au sein de cette administration au lendemain du gouvernement Yang du 02 octobre 2015. Plus de huit bonnes années dans les couloirs du MINPOSTEL, la grande Minette se donne illusion de comprendre parfaitement le chemin dessiné par son département ministériel en organisant sans tambours et encore moins de trompettes, des séminaires ternes et vides de fond selon les parlementaires camerounais. Des conférences aux expressions toujours plus pompeuses les unes que les autres à l’instar du:  « Cameroon Digital Week »  organisé pendant près d’une semaine en octobre 2023, dans l’hôtel de référence du boulevard du 20 mai à Yaoundé. Et que dire du récent séminaire de Haut-niveau sur la sensibilisation des secrétaire généraux et des responsables administratifs des administrations publiques sur la sécurisation des systèmes d’information au Cameroun, tenu sur les hauteurs de la colline Nyada le 31 janvier 2024 à Yaoundé.

Un combat en apparence vain pour embrasser, au prix sans doute d’énormes sacrifices de sa part, les TIC afin d’ouvrir, petit à petit, le Cameroun au monde à travers des plateformes numériques et autres applications digitales. Une quête et une adaptation, sur ce segment porteur qui connaît de grandes et rapides mutations mondiales, et nécessiterait une attention accrue de la part de ce gouvernement reconnu, publiquement, comme peu alerte en matière de numérisation de ses tâches.