« Je pense que ce qu’il faut qu’on retienne, c’est que la Francophonie est un espace où l’on peut faire des échanges socio-économiques en français. »

Françoise REMARCK, MINISTRE IVOIRIENNE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONIE

Madame Françoise REMARCK, la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie est revenue sur quelques points saillants de ces travaux et sur les défis de cette organisation en pleine mutation, ceci lors d’un entretien accordé à votre rédaction au cours de son passage à cette 44ème conférence ministérielle de la Francophonie tenue à Yaoundé du 03 au 05 novembre.  

Sous le thème : « Bonne gouvernance, gage de stabilité Politique, économique et culturelle des citoyens francophones. » Cette 44ème conférence ministérielle de la Francophonie a-t-elle répondue aux principales préoccupations des 88 Etats membres et particulièrement celles des pays africains ?

   Tout d’abord je tenais à remercier les autorités camerounaises pour l’excellence de l’accueil et féliciter aussi pour la qualité de l’organisation de la 44ème conférence des ministres de la Francophonie. Vous savez qu’a l’issue de cette de cette conférence le projet de résolution de la déclaration de Yaoundé a été adopté à l’unanimité par les 88 membres de l’organisation sur un sujet qui est un sujet important dans l’espace francophone et particulièrement sur le continent africain, qui aujourd’hui, se retrouve face à un certain nombre de menaces à tous les niveaux et surtout de l’ordre démocratique que l’on peut vivre dans certains pays. C’est instrument multilatéral qu’est de la Francophonie a permis de dégager un certain nombre d’approches sur la prévention, sur la médiation et les mécanismes de résolutions et nous avons pu avec la Côte-d’Ivoire échanger, puisque la Côte-d’Ivoire comme vous le savez a connu aussi une crise et grâce au leadership de son excellence, le président de la République Alassane Dramane Ouattara, un certain nombre de mécanismes ont été mis en place pour éviter que ces crises se perpétuent. C’est cet échange d’expérience que nous avons fait avec la Côte-d’Ivoire notamment sur la mise en place d’instruments sur la bonne gouvernance, des instruments autour de la lutte contre la corruption, une politique gouvernementale qui s’appelle Côte-d’Ivoire solidaire.

ECHANGE ENTRE Mme FRANCOISE RAMARCK (Côte-d’Ivoire) ET Mme SYLVIE BAIPO TEMON (RCA)

Un tel programme pourrait-il être dupliqué sur le Continent afin de réduire l’insécurité qui sévit malheureusement dans la quasi-totalité des pays africains, membres de la Francophonie ?

Effectivement car cette initiative a mis au-devant de la scène la richesse qui profite aux jeunes, aux femmes et le Président de la République tient également à la jeunesse et dans notre pays, 75% de la population à moins de 35 ans. Alors ce programme spécifique a été élaboré avec plus de 200 milles milliards de FCFA pour que notre jeunesse puisse effectivement trouver de l’emploi, puisse se réinsérer, puisse avoir une adéquation entre la formation et l’employabilité et au bout d’un an environ 300 milles jeunes sur 1,5 millions ont déjà été réinsérés. Ce sont ces mécanismes qui permettent d’éviter ces crises. Malheureusement, ces crises viennent du fait que nos jeunes se retrouvent sans emploi et sont attirés par d’autres mécanismes qui entrainent la déstabilisation de notre espace. Par ailleurs, notre espace Francophone et l’OIF en particulier est en pleine mutation et la Secrétaire Générale de La Francophonie porte cette transformation afin que francophonie puisse parler à nos populations et cela a été aussi reconnue et c’est ce qui fait notre caractéristique car il en existe d’autres comme le Commonwealth qui est cet espace commun qui ont en partage la langue anglaise. Cet espace qui est le notre est porté par des valeurs et comme vous le savez la plus grande partie des locuteurs de la langue française sont sur le continent africain et c’est la raison pour laquelle cette langue ne cesse de s’enrichir, en Côte-d’Ivoire on parlera du « Nouchi » mais vraiment sur tout le continent nous enrichissons cette langue.

FRANCOISE REMARK ET L’AMBASSADEUR IVOIRIEN AU CAMEROUN NARCISSE AHOUNOU MANLAN

Que doit-on succinctement retenir de ses travaux de Yaoundé ?

Je pense que ce qu’il faut qu’on retienne, c’est que la Francophonie est un espace où l’on peut faire des échanges socio-économiques en français. Vous savez que quand vous êtes dans les affaires et que vous travaillez sur un contrat en anglais ce n’est pas la même chose que lorsque cela est fait en français. En effet, il y a des petites subtilités que si vous ne les maitrisez pas, peuvent mettre en péril votre affaire. C’est tout cela qui doit être prôné aujourd’hui autour de ce partage, autour de l’appropriation de nos jeunes à travers de nouvelles expressions artistiques. Pour renchérir, lors du diner qui a été offert par la République du Cameroun, nous avons eu un jeune Slammeur, qui aujourd’hui, manipule la langue de façon poétique tout en dénonçant, peut-être à pression, les faits et la réalité. Je pense que c’est toute cette approche que l’on doit privilégier dans notre espace francophone à l’instar également d’autres instruments multilatéraux. Que celui-ci soit un espace où l’on puisse trouver des solutions où des jeunes peuvent circuler, les Hommes d’Affaires et même les sportifs puissent circuler afin que cet espace francophone soit un atout dans lequel on puisse avoir des opportunités d’échange et que les populations puissent ressentir les bienfaits et l’impact sur leur quotidien.

Interview réalisée par Brice NGOLZOK

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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