Motcheboum dans la région de l’Est abrite L’École de Formation aux Opérations de Maintien de la Paix (EFOMP)

Un décret présidentiel du 04 septembre 2023 portant création, organisation et fonctionnement de l’EFOMP. Il s’agit d’une école de formation militaire dans le domaine des opérations de maintien de la paix rattachée au chef d’État-major des armées.

La création de l’École de formation aux opérations de maintien de la paix (EFOMP) à Motcheboum survient dans un environnement marqué par une démultiplication des conflits tant internes qu’externes.  Cette conjecture particulière nécessite une bonne protection des forces de maintien de la paix. Cependant, sur le théâtre des opérations, plusieurs contingents étrangers ont été accusés d’exactions envers les civils, face à ces dérives imputables au déficit de formation des militaires dans le domaine du maintien de la paix, les Nations Unies recommandent aux États de se doter des structures spécialisées.
Elle est chargée de la mise en condition opérationnelle des contingents nationaux et éventuellement étrangers, ainsi que des personnels désignés pour servir dans le cadre des missions de maintien de la paix. l’EFOMP est également chargée du renforcement des personnels du ministère de la Défense, dans le domaine du maintien de la paix.
Avant d’aller en déploiement pour le maintien de la paix, chaque contingent formé ici à Motcheboum est validé par les experts des Nations-Unis, qui se déplacent chaque fois pour  vérifier si ce contingent est opérationnel et suffisamment outillé pour aller aux opérations de maintien de la paix. Ce qui constitue un gain politique et diplomatique pour le Cameroun.
Est-ce enfin la reconnaissance de « Jean Baptiste Mabaya, le tout premier ministre chargé des Forces armées Camerounaises (FAC) : une figure oubliée de la stratégie de défense du Cameroun » ?
À partir de 1946, des hommes vont émerger et se démarquer dans la scène politique camerounaise. C’est le cas de Jean Baptiste Mabaya, un homme aux multiples facettes, militant politique, parlementaire, membre du Gouvernement, administrateur municipal et Chef traditionnel. Jean Baptiste Mabaya a posé des actes qui méritent d’être connus par la jeunesse, afin d’en faire un modèle. Son parcours pourrait se présenter à travers ces grandes étapes de sa carrière politique. Né vers 1909 de l’union entre Kombele et de Mefand, Jean-Baptiste Mabaya est originaire de la grande famille Mbogokoung, une des 5 familles qui constituent le village Motcheboum situé dans le groupement Maka-route, Arrondissement de Doumé, Département du Haut-Nyong et région de l’Est Cameroun. Il passa ses études primaires à l’école de Doumé où il va décrocher en 1924, son CEPE et devient ainsi le tout premier certifié de la région de l’Est. En 1960, alors qu’il est auréolé de son prestige comme président de l’Assemblée nationale, il intégra le gouvernement conduit par Ahmadou Ahidjo. Au cours de cette période, il commençait à se mettre en place une organisation régionale de l’UC dans le département du Haut-Nyong ; il en devint le président et Malouma le secrétaire. Avec l’indépendance proclamée le 1er janvier 1960, le pays est encore en construction. Une école comme l’EMIA n’existe pas encore. L’Armée Française est encore solidement implantée et jouit d’une sorte d’immunité à cause des accords de coopération techniques et militaires. Compte tenu des enjeux ambiants, l’œuvre de ce pionnier à la tête de la défense est riche en données, historiographique parlant. La question revêt un intérêt nouveau quand l’on en vient à confronter la ‘‘camerounisation’’ des cadres de la fonction publique à la prégnance des coopérants étrangers dans le jeune État indépendant. En effet, si d’éléments de la garde indigène, devenue Garde Civique Camerounaise qui se changera plus tard en Garde camerounaise, puis Gendarmerie nationale en 1959, se forme quelques maillons de la chaîne militaire, à partir desquels l’Armée fut constituée la jeune armée.

Pr Hanse Gilbert Mbeng Dang

Après la réunification en 1961, les soldats originaires du Cameroun de l’armée nigériane et les rebelles ralliés de la région Bamiléké furent incorporé. Le ministre Mabaya chargé des Forces armées entra dans une vague de changements, de créations, de constructions et des reconstructions. En 1963, un renversement radical se produisit. Juste après que la dernière opposition sur le plan national fut définitivement supprimée et le contrôle de I’UC en tant que ‘‘parti uniqué’’ assuré, il fut brutalement relevé de toutes ses fonctions. Tout d’abord emprisonné, il fut libéré quelques mois plus tard, mais perdit ses principales attributions : il resta chef de canton et maire de sa commune natale où il fut forcé de se retirer. Aujourd’hui, l’image de ce haut commis a quasiment disparu de la mémoire populaire et officielle. Et pourtant, ce dernier posa les jalons de l’armée et en influença les grands axes de la doctrine militaire. Retracer la trajectoire de ce haut commis d’État en mettant un accent sur son œuvre pionnière à la tête de l’armée camerounaise de mai 1960 à juin 1961 est l’entreprise à laquelle se propose la présente contribution.
Jean Baptiste Mabaya tiré de l’oubli un hommage et une réhabilitation symbolique au 23e congrès du Comité de Développement du Groupement Maka-Route, Nkwo Ndzouong Nkwog.
Afin d’extirper de l’oubli cette figure historique, le Comité de Développement du Groupement Maka-Route, Nkwo Ndzouong Nkwog a érigé une stèle à son honneur et refait le caveau familial. Une messe d’hommage a été prononcée le jeudi 17 août 2023 à Motcheboum.
Le ‘‘Groupement Maka-route, Nkwo Ndzouong Nkwog’’, est situé dans la région de l’Est, Département du Haut-Nyong, Arrondissement de Doumé, sur la nationale N°10, entre les villes d’Abong-Mbang et Doumé et constitué essentiellement des villages Maka et puis, des trois premiers villages de l’axe Mampang-Angossas, le Groupement Maka-route est constitué des 14 villages ci-après : Boumpial, Bent, Nkoum, Djaglassi, grand Bonando, Petit-Bonando, Djamonomine, Motcheboum, Djendé 2, Grand-Bago, Mampang, PetitBago, Ouama et Ambaka. Ce Groupement abrite un campement Pygmées Baka au village Petit Bonando.
J’ai vu cette initiative venir de loin. J’ai après mon Doctorat Ph.D, préparer et soutenu avec brio une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) : « Conflits politiques, crises militaires et mobilités sociales en Afrique contemporaine. Contribution à l’historiographie et à la transdisciplinarité », HDR en Histoire, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, de l’Université de Ngaoundéré, 20 juillet 2020, 03 Tomes, 2742 pages.
Hanse Gilbert MBENG DANG (MC-HDR),
Enseignant-Chercheur, Université de Douala/FLSH- Département d’Histoire
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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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