Le richissime homme d’Affaire de l’Adamaoua a fait de ce secteur lucratif, le socle de son immense fortune.

La petite bourgade de Baledjam à 43 kilomètres de la capitale de la région château d’eau du Cameroun serait sans doute inconnue du grand nombre si Nana Bouba, le milliardaire homme d’affaires n’y avait pas construit un ranch d’environ 16000 m2 où il passe l’essentiel de ses journées. Un chef d’œuvre architectural qui trône sur les hauteurs de cette montagne et ne saurait laisser indifférent même le plus profanes des belles bâtisses face à l’ingéniosité de cette architecture bâtit par des petites mains humaines. Une belle fresque qui illustre à dessein le travail abattu depuis 1975 par Nana Bouba, plusieurs années après le décès de son père dont-il hérita la somme 400 000 FCFA, à la suite de la vente d’une trentaine de bœufs laissés à ses deux frères et lui.

Un montant qui marque véritablement l’entrée du natif de Meiganga, région de l’Adamaoua dans le monde du patronat après plusieurs années passées auprès de son oncle maternel en qualité d’aide chauffeur puis transporteur titulaire sur les routes gabonaises. Une belle expérience pour le peuhl qui quittera le monde du transport pour investir en premier dans la Limonaderie Nana Bouba Beverages Compagny (Nabco) qui commercialisait l’eau minérale « Opur ». Une entreprise fructueuse qui va susciter la convoitise entrainant le rachat de ce produit par Source du Pays S.A. le géant de la production et la commercialisation des boissons gazeuses, boissons non gazeuses, boissons énergisantes et l’eau minérale naturelle Supermont. Une belle affaire pour le milliardaire qui comprendra l’importance de miser sur l’Agroalimentaire. Il investira respectivement dans le riz en août 1985 en créant l’entreprise Nabo qui deviendra au début des années 1990, SOACAM (premier importateur de riz au Cameroun) puis naitra SAGRI (fabrication de concentré de tomate) et Cambeef pour l’élevage des bovins.

L’autodidacte dont la fortune est estimée à 310 millions de dollars soit sensiblement 156 milliards de FCFA en 2015, selon le magazine Forbes est classé au sixième rang des fortunes du Cameroun et dix-neuvième en Afrique subsaharienne francophone. Une position qui a sans doute évolué depuis cette publication car l’homme d’affaires et industriel est propriétaire depuis 2016 du groupe Nana Bouba Group (NBG), empire supposé peser 260 millions de dollars. Considéré comme l’homme le plus riche du Nord-Cameroun par de nombreux experts, le groupe NBG dont-il tient les rênes opère dans la distribution et la production agro-alimentaire, l’eau minérale, huile de palme. Une chaine de production qui fait suite à la matérialisation du projet Greenfil, une concession d’immenses terres cultivables d’environ 500 ha de palmiers à huile dans la région du Sud-Ouest. Un bel investissement qui s’est heurté depuis quelques années aux dissensions survenues dans les deux régions anglophones du Cameroun, entrainant un frein à l’ambitieuse initiative de faire croître le projet Greenfil en implantant 3000 hectares de palmeraies quatre (04 ans) plus tard soit au début de l’année 2020.

Fort de son expérience et de son courage, l’ensemble des activités du groupe Nana Bouba représentent malgré tout, un chiffre d’affaires annuel de plus d’un quart de milliard de dollars soit plus de 160 milliards de FCFA en valeur absolue. Des statistiques qui ne sauraient se matérialer sans la contribution d’une dynamique équipe qui compte en leur sein ses fils et thuriféraires comme Mohamadou Nana Bouba, le directeur de la holding, est le numéro un (01) du pôle industriel du Groupe, et deux de ses petits frères, Oumarou Sahabo et Massoud Kamal Nana Bouba, respectivement directeur général à SOACAM (Société Alimentaire du Cameroun) et deuxième personnalité à Azur. Des fidèles qui font des conseils de leur mentor Nana Bouba, un idéal de réussite car : « Si vous êtes honnête, vous allez réussir dans la vie. […] il ne faut pas chercher à mentir, il ne faut pas chercher à tromper. Pour moi. C’est l’essentiel ! » Indique très souvent Nana Bouba à ceux qui veulent s’inspirer de son succès.

Brice NGOLZOK

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