Le Syndicat National des Distributeurs Agrées des Produits de Carrière et Assimilés (SYNDAPROCAC) envisage une augmentation des prix suite à l’impact de l’augmentation officielle des produits pétroliers à l’aube du 01^er février.

Les signaux sont au rouge pour le secteur minier en général et celui des produits de carrières en particulier. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’une augmentation des produits dérivés des roches de type granite est imminente. Une information qui ne saurait constituer un scoop au regard de la flambée des prix qui a cours au Cameroun à la suite de l’augmentation de la quasi-totalité des prix des produits pétroliers au soir du communiqué en date du 31 janvier 2023 de , le Secrétaire Général des Services du Premier Ministère.

Le passage du gasoil de 575 FCFA à 720 FCFA soit 145 frs de plus en valeur absolue et 25,2% en valeur relative aura un impact direct sur le revenu des travailleurs de l’ensemble de cette filière. Un effet d’entrainement pour reprendre la théorie de l’économiste classique David Ricardo, bien visible dans le cas de l’activité des membres du Syndicat National des Distributeurs Agrées des Produits de Carrière et Assimilés (SYNDAPROCAC) et autres acteurs du secteur. De façon concrète, le rendement de ces professionnels dépend au quotidien de ce produit pétrolier car les carrières industrielles qui extraient le gravier de la roche utilisent le gasoil pour leurs différentes machines, les camions chargés de transporter les divers calibres de granulats (4/7, 5/15, 15/25, Moellons, sable Carrière etc.) utilisent ce combustible. Il va de soi que le nouveau montant du gasoil va faire bouger la courbe l’offre du sable et du gravier dans le même sens que celui du prix c’est-à-dire vers le haut.

« C’est indéniable, il n’y a pas que l’augmentation du prix du carburant mais il y a aussi l’avènement de la lettre de voiture qui est une taxe qui s’ajoute sur le coût du gravier en plus de 145 FCFA. En effet, les carrières industrielles utilisent le gasoil, les transporteurs qui vont porter le gravier travaillent avec le gasoil. Vous voyez que le coût du transport a augmenté, le coût de production a augmenté et d’office le prix du gravier va forcément augmenter. Il n’y a pas débat dessus. ».  De facto, la hausse du prix du gravier n’est qu’une question de jours selon Jean-Luc Bikoi, le président en exercice du SYNDAPROCAC.

Ainsi, le niveau prix de ces produits indispensables à la construction de nombreuses infrastructures jouera sur les projets d’investissement public et privé. Il est donc raisonnable de revoir les prévisions du gouvernement sur moult projets de développement mais aussi aux particuliers qui sont engagés dans les constructions d’édifices d’envisager à la hausse les devis proposés par les techniciens. Une situation qui ne se résume pas qu’au prix du carburant mais va bien au-delà avec la prise en compte depuis 2018 de la lettre de voiture, une taxe fiscale qui alourdie les charges des entreprises exerçant dans la filière.

Par conséquent, le prix de 6500 FCFA la tonne de granulat pratiquée dans les carrières chinoises connaîtra selon le SYNDAPROCAC, une augmentation exponentielle pouvant aller jusqu’à près de 54% de plus soit 10.000 FCFA la tonne de gravier. Une nouvelle grille tarifaire qui mettrait sans doute fin à la concurrence déloyale dans ce domaine où les structures chinoises se font la quasi-totalité de la part du marché avec des prix bien en dessous de ceux pratiqués par les autres carrières comme Arab contractor, Razel à Yaoundé et Log Badjeck, Edéa dans le Littoral dont les prix varient entre 11000 et 12000 FCFA.

Brice Ngolzok      

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