Contrebande-Est : Les faux médicaments dans un traquenard

Des médicaments de contrefaçon d’une valeur de 117 millions brûlés à Bertoua le 29 novembre dernier. Les saisies ont été effectuées par la mission Alcomi 3 des services de douane et la délégation régionale de la santé de l’Est.

Ce butin de faux médicaments a été réduit en cendre en présence du gouverneur Grégoire Mvongo à la décharge d’ordures ménagères de Bertoua le 29 novembre 2022 dernier. Cela, à la suite de bonnes informations qui ont permis aux équipes des gabelous du secteur des douanes de l’Est et la délégation régionale de la santé publique, de mettre hors de danger, un important stock de médicaments de contrebande d’une valeur de 117 millions de francs Cfa. Ils sont d’origines douteuses, et devraient être mis à la disposition des consommateurs via les voies informelles sur le marché local à Bertoua, dans les régions septentrionales et dans certains pays voisins, en occurrence la République centrafricaine et le Tchad. D’après les explications de Dr Meka, pharmacienne : « Ce sont des anti-déparasitaires, des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des consommables médicaux courant qui ne respectent le circuit formel du ministère de la santé. Pour tout dire, ils ne sont pas certifiés et donc impropres à la santé». C’est une activité illicite, réprimée par la loi qui est en partie responsable des problèmes de santé dans la région, confie un responsable à la délégation régionale la santé, responsable des crises sanitaires. Pour le gouverneur de la région Grégoire Mvongo : « Le gouvernement est soucieux de la santé de ses populations qui doivent se soigner dans de bonnes conditions avec des médicaments conventionnels. Nous n’allons pas baisser les bras pour sauver  ». Il a ajouté en plus : «Depuis quelques temps, des saisies se multiplient. Ça veut dire que notre détermination porte des fruits. Et nous allons continuer. Le but étant d’atteindre les objectifs que le gouvernement nous a fixé à savoir, réduire à sa plus simple expression, le trafic des médicaments d’origine douteuse dans notre région pour l’intérêt de nos populations. Pour cela, nous allons multiplier et renforcer les contrôles. Sur un autre plan, nous mettons à la disposition des populations des médicaments de qualité ».

Cependant, de telles situations ne se produiraient si la politique d’approvisionnement ne présentait des failles. Dans cette région, le trafic des médicaments illicites semble être florissant au regard d’importantes saisies effectuées chaque année. Dans la seule ville de Bertoua, les « Docta de la rue » ont ravi la vedette aux pharmacies conventionnelles et autres formations sanitaires. Ils se sont installés en toute quiétude à la gare routière et derrière le Centre de secours des sapeurs pompiers. Pourtant, le Fonds régional pour la promotion de la santé à l’Est dispose d’un stock suffisant de médicaments de qualité pour les formations sanitaires. Des facilités sont même accordées aux populations vivant dans des localités reculées. En effet, chaque chef-lieu de département de la région dispose un magasin annexe de distribution des médicaments. Bien plus, la politique d’approvisionnement du Fonds régional pour la promotion de la santé permet à tous les districts de santé de la région de se ravitailler autant qu’ils souhaitent grâce un véhicule de livraison. Et c’est ici que le mal prendrait assurément la racine.

Martin Crépin Ntsana Mekok, à Bertoua

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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