Eneo : Le jeu de dupes des actionnaires envers le peuple

La période de fin d’année ou de festivités est toujours l’occasion pour cette entreprise historique de distribution de l’électricité au Cameroun de mettre à exécution leur friponnerie sous le silence incompréhensible du gouvernement.

Les nuits se suivent et se ressemblent pour le Belge Patrick Eeckelers, Le directeur général (DG) d’Eneo. Comme il est de coutume au sein du groupe Eneo, les fins d’années ont les mêmes artifices; ceux des revendications, des grèves, des prélèvements exorbitants qui masquent au fond un chantage de la multinationale à destination de son concessionnaire et partenaire. L’annonce d’une grève des employés a à nouveau fait les choux gras de la presse. Une information qui ne cesse de se confirmer et qui serait imminente, malgré les vaines tentatives du top management de désamorcer cette bombe. La société d’économie mixte au capital détenu à 56% par le groupe Actis et à 44% par l’Etat du Cameroun est une fois de plus en disgrâce avec son principal partenaire et le peuple, principale victime de ce jeu de dupes verse évidemment son courroux sur l’opérateur de distribution de l’énergie électrique, à la suite de nombreuses coupures intempestives et répétitives effectuées par Energy of Cameroon à des périodes bien déterminées.

L’efficace stratégie de Eneo sur les populations

Il faut saluer ce management de la multinationale qui emploie la même stratégie pour pousser le peuple à bout en s’assurant que la colère sera très vite dissipée après avoir atteint leurs objectifs : « Soyez-en sûr qu’Eneo ne va pas sortir idem de cette compétition car le mépris que ces blancs ont à notre égard ici à l’Est est inadmissible. Nous ne sommes même pas à mesure de voir la coupe du monde en paix et notre descente au siège de cette entreprise à Nkolbikon lors du premier match n’était qu’un avant-gout et comme nous savons vendredi, qu’ils vont encore nous provoquer on sera prêt pour les massacrer. » Affirme cet habitant de la ville de Bertoua à l’Est du Cameroun, rencontré le 28 novembre, battant le pavé d’une rue sombre de la capitale du Soleil-levant à la fin du match entre le Cameroun et la Serbie.

Tout comme cet usager de la ville de Bertoua, c’est le même sentiment qui se dégage dans la quasi-totalité des quartiers de la capitale économique. Les citadins de Douala crient eux-aussi leur ras-le-bol car l’électricité s’apparente à des jeux de lumière et des zones entières sont privées d’énergie depuis le début de la fête sportive du Qatar. « Nous avons eu de la bouche souriante du ministre de l’Eau et de l’Energie l’assurance que nous aurons de l’électricité ici à Bonabéri pendant ces jeux mais aujourd’hui c’est l’obscurité à plein temps que nous avons et après on va dire que nous sommes à gauche. En tout cas… » Déclare avec un regard noir ce résident de l’arrondissement de Douala quatrième.

Politique de l’Autruche du gouvernement

Les cris stridents du nouveau patron belge pour réduire à sa plus simple expression la grève au sein de l’entreprise donnent toujours les mêmes résultats que par le passé. En effet, la correspondance du DG en date du 16 novembre au soir de la grève amorcée de façon furtive par des partenaires et des sous-traitants n’a toujours pas été résolue, du moins officiellement, pourtant le manager d’Eneo était en apparence clair dans ses propos :  « Eneo vous prie, monsieur le ministre, d’intervenir pour empêcher que ces velléités ne constituent finalement un objet de trouble à l’ordre public surtout dans ce contexte de tenue de la Coupe du monde de football et des fêtes de fin d’année. »

Un montage régulier des deux actionnaires qui donnent toujours la vague impression de vouloir sortir  la Direction Générale d’Eneo de l’engrenage dans lequel elle se trouve. Selon Jean Yves Ngono Misso : « Le projet de mouvement d’humeur des sous-traitants de Eneo date depuis quelques années déjà, notamment en 2020 cela a été le cas. Et eneo avait toujours fait appel au Gouvernement. Il s’agit pour Eneo et certaines personnes tapis dans l’ombre dans le groupe de l’actionnaire ACTIS d’une forme de chantage à la république du Cameroun dans le cadre de la gestion du contrat de concession du service public à l’électricité. »

Selon, le président du Syndicat National des Travailleurs du secteur de Développement des Ouvrages de Production, de Transport et de Régulation de l’Electricité (SYNTDOPTRE) : « Le prétexte des factures impayées de Eneo vis à vis desdits sous-traitants a toujours été mis en avant et la période de menaces cible toujours un événement hautement sensible pour le Gouvernement par exemple la CAN au Cameroun et comme c’est le cas du mondial au Qatar actuellement. Ce sabotage a assez duré et les camerounais qui détiennent les actions dans le groupe ACTIS actionnaire de Eneo sont dans un projet politique et économique de déstabilisation de l’État du Cameroun. Il est temps de mettre fin avec ce mouvement d’humeur en perspective. »

En rappel, la durée de la concession cours jusqu’à 2031 à la suite de la prorogation en 2021 par le chef de l’Etat président de la République de la concession entre le Cameroun et groupe Eneo

Brice Ngolzok

 

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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