Cameroun-Economie : Les femmes dirigeantes d’entreprises ambitionnent de créer un Fonds d’investissement

Cet instrument, qui a fait l’objet de débats intenses, lors du Dîner débat des dirigeantes (4D), ce samedi 17 avril 2021 à Douala, permettra aux femmes entrepreneurs du pays de trouver une solution durable à leurs problèmes de financement, là où les banques commerciales ont échoué.

La mise en place d’un Fonds d’investissement visant le financement des activités ou projets portés par les femmes permettrait de réduire durablement les difficultés que rencontrent les femmes entrepreneures au Cameroun, lorsqu’elles ont besoin d’argent pour financer leurs projets. Les femmes dirigeantes d’entreprises présentes aussi bien dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, que des transports et la logistique, l’agroalimentaire ou l’immobilier, réunies, samedi 17 avril dernier à Douala, dans le cadre de la 8ème édition du Dîner débat des dirigeantes (4D) , sont parvenues à cette conclusion, après des échanges riches et houleux.

Cette 8ème édition des 4D, auxquelles ont pris part des femmes dirigeantes  telles que Chantal Lewat, présidente du SPITH (Syndicat patronal des industries de l’hôtellerie et du tourisme ) et vice-présidente de la CWBLA (Cameroon Womens’ Business Leaders’ Association), Love Vera Ekoume, présidente du CWEN, Valerie Neim, CEO de Brazza Transactions, Caroline Sack Kemdem, présidente de l’AWEP,Jacqueline Touenguene, adjointe au maire de Douala 1er et  DGA de Camship-CLGG, ou encore de Vanessa Ekambi DG de l’Agence Abélé et membre d’Ecam au Féminin, etc, a permis aux femmes entrepreneures, d’échanger sur la création d’un fonds d’investissement, par les femmes (et les hommes HeforShe évidemment) et pour les femmes, afin de développer l’entrepreneuriat féminin.

Mais aussi de passer au crible les avantages et inconvénients de la mise en œuvre, dans le cadre d’une loi, des quotas pour la féminisation des postes de direction.  Tout comme elles ont évoqué la nécessité de faire  appel aux dirigeantes volontaires pour le mentorat et le coaching des femmes cadres et dirigeantes ;  échangé sur le plan d’actions pour accélérer la féminisation du top management et la valorisation des entreprises, qui,  dans le cadre de leur Responsabilité Sociétale‍‍‍, favorisent la promotion des femmes aux postes de direction et accompagnent l’entrepreneuriat féminin, et voir dans quelle mesure identifier des hommes « HeforShe » ambassadeurs de la féminisation et soutien de l’entrepreneuriat féminin.

« Quand on regarde de près ce problème du manque d’accès des femmes au financement, mais on se demande ce qu’il faille faire. Faut-il continuer d’attendre les banques ? Telle est la question qu’on se pose, même si après le président de la BAD disait récemment que les banques seront dorénavant classées suivant leurs capacités à financer les projets portés par les femmes. Ce qui est une bonne chose. Mais la réalité est là : les femmes ont un problème de financement. Est-ce qu’il faut attendre ou baisser les bras ? NON ! Il faut se lever. On a vu par exemple le modèle du Sénégal, avec Wic Captital. C’est une femme que j’ai interviewée, Evelyne Dioh Simpa. Et c’est de là qu’est partie cette idée. Parce qu’en voyant ce que le Sénégal fait en matière de financement des femmes, ce sont quatre (04) femmes qui se sont levées et qui ont mis en place un financement. Et aujourd’hui, ce financement est aussi soutenu par l’Etat, la banque néerlandaise, etc… Et donc, on se dit dit : pourquoi ne pas mettre en place un Fonds d’investissement au Cameroun pour financer les activités des femmes entrepreneures au Cameroun ? », explique l’organisatrice des 4D, Bel Lauretta Tene.

Les questions abordées samedi dernier, pendant la 8ème édition des 4D, interviennent dans un contexte où la plupart des femmes entrepreneures n’ont que très peu d’accès au crédit bancaire.  Une situation qui s’explique en partie par des textes de loi qui favorisent les hommes au détriment des femmes. « La femme mariée par exemple doit avoir l’aval de son mari pour obtenir un crédit, si jamais elle n’a pour seule garantie que le titre foncier familial », déplore, Valerie Neim, CEO de Brazza Transactions.

Gérard Mamane

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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