Cameroun-Industrie : Grandes inquiétudes autour de la pérennité de l’usine d’assemblage de Kribi

L’inauguration par le patron des Travaux publics, Nganou Djoumessi  ne laisse tout de même pas certains experts sans questionnement, au regard des projets tout aussi flatteurs mais qui n’ont pas tenu la promesse des fleurs.

« Où est passée la Société de transformation industrielle de manioc à Sangmelima (SOTRAMAS) ?  Qu’est devenue l’usine de montage des tracteurs agricoles à Ebolowa ? Dites moi ce qu’il en est de l’unité de montage de véhicules chinois à Kribi ? Ce sont les questions qu’ils convient de vous poser en tant que journaliste avant de m’interroger sur la portée de cette fameuse usine d’assemblage d’engins de génie civil qui vient d’être inaugurée ici à Mboro. » Affirme tout grincheux Benjamin Olama, un expert en analyse et Politiques Economiques rencontré dans la localité de Lolabé au soir de l’inauguration du projet d’assemblage d’engins du génie civil  le 23 janvier dernier.

USINE D’ASSEMBLAGE D’ENGINS DE KRIBI

Des questions pertinentes sur ces initiatives qui ont été lancées depuis plus d’une décennie et dont les fruits sont loin de tenir la promesse des fleurs. La SOTRAMAS, annoncée pourtant en grandes pompes au lendemain du Comice Agropastoral d’Ebolowa en 2011 est restée, selon certaines indiscrétions au stade des querelles intestines entre certains gros poissons du département d’origine du numéro I camerounais. Un projet dont les 2,5 milliards de prêt, déboursés par l’UTSAM-EXIM bank of China, pour  l’installation et l’achat des machines de cette usine sont enterrés dans la l’immense broussaille du quartier Ngoulmegong dans le chef lieu de la circonscription administrative du Dja et Lobo. «  Le manque de maturation des projets est selon Penda EKOKA, l’un des freins majeurs au développement du Cameroun et à l’origine de l’échec des nombreux projets structurants.»

USINE D’ASSEMBLAGE D’ENGINS DE KRIBI

Un constat de cet expert financier qui réveille bien à la mémoire de certains observateurs, la grande déception observée dans la matérialisation de l’usine de montage des tracteurs agricoles à Ebolowa, département de la Mvila, région du Sud. Un projet dont la construction à hauteur de 18 milliards de FCFA sur une superficie de 10 hectares avec une capacité d’accueil, estimé à 1000 tracteurs n’est toujours pas à mesure de mettre à la disposition des camerounais ces machines, ceci depuis la rétrocession en 2015 de l’infrastructure par le ministère camerounais de l‘Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Un sombre dessin auquel s’est tout aussi livrée la société de joint-venture sino-camerounaise, Cameroon Automotive Holding. Un vaste tour de prestidigitation initié en avril 2017 par les autorités des deux pays partenaires (Cameroun-Chine) afin de  : « Permettre assuraient les promoteurs, aux populations et aux autorités camerounaises de découvrir, voire de tester les modèles de véhicules chinois qui seront bientôt montés dans les ville de Douala et de Kribi.» Un grand écran de fumée qui n’est pas allé plus loin que la brinquebalante exposition de véhicules chinois organisée du 20 au 26 avril 2017 au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé alors que cette structure devait générer Plus de 4 600 emplois directs au cours des 15 premières années d’activités de ces deux unités de montage, pour un investissement total officiel d’environ 92 milliards de FCFA.

Une fresque de quelques projets dont devaient fièrement bénéficier la région du Sud au lendemain de la tenue du Comice Agropastoral il y a une décade d’année. Néanmoins ces inquiétudes de nombreux spécialistes, n’occultent tout même par le caractère euphorique de la rencontre du 23 janvier dernier avec à la tête Emmanuel Nganou Djoumessi, qui voit dans cette nouvelle usine d’assemblage d’engins du génie civil de Kribi, un vecteur d’ouverture et de développement car indique t-il dans son propos de circonstance : «  Les communes certes et les régions vont s’investir davantage dans l’aménagement des routes, la construction, l’entretien, la réhabilitation, mais il y’a aussi d’une manière générale les entreprises de ce secteur d’activité. » Un espoir de la part de l’administrateur, en poste depuis bientôt 06 ans à la tête de ce ministère stratégique pour le développement du Cameroun qui ne convainc pas de façon apparente certains experts.

Brice Ngolzok     

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Brice Ngolzok
Journaliste économique spécialiste des questions d'innovation

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