L’axe routier inauguré récemment par le ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi fait l’objet de nombreuses interrogations relatives à quelques nuages qui transparaissent autour de la gestion de cette infrastructure routière.
Alors que la quasi-totalité de l’administration camerounaise s’émeut et salue à grand renfort de publicité la livraison de L’axe routier Nkolessong-Nding d’une distance de 89 km et la bretelle Nnanga Ebogo – Bifogo d’environ 6km, il apparaît urgent de revenir sur certaines incongruités qui continuent d’entretenir le doute dans l’esprit de quelques experts. « Je suis très surpris de la grande émulation avec laquelle entretien sous fond de tambours et de trompettes les hommes de média pour accompagner le gouvernement dans ce détournement des fonds publics et mentir le grand nombre… Sachez que vous serez tout aussi comptables que ces voleurs à col blanc car vous savez bien que ce marché devait être livré depuis décembre 2015. » Affirme avec courroux David Temgoua, un ingénieur du génie civil rencontré à l’immeuble Émergence à Yaoundé au lendemain de l’inauguration de cette desserte terrestre.
En effet, selon l’expert en infrastructure le démarrage des travaux était prévu en avril 2011 et la durée des travaux à laquelle était soumise la multinationale chinoise, China International Water & Electric Corp. était de 55 mois. En plus s’insurge le spécialiste : « Les travaux comptant pour le projet d’aménagement de la route d’Obala – Batchenga – Bouam (275km Ndlr) ont certes été financés par le budget d’investissement public mais à hauteur de 46, 1 milliards de FCFA et non à plus 55 milliards de nos francs comme on peut aisément le lire dans vos publications. »
Des propos acerbes de cet observateur averti qui remettent sur la sellette les nombreux couacs qui émaillent la livraison de nombreux projets routiers de développement au Cameroun. Un ensemble d’irrégularités quelques fois rappelé par le patron de cette administration en poste depuis le réaménagement du 02 octobre 2015, ceci lors des différentes descentes par cet administrateur sur le terrain. « Il est hors de question qu’on prenne six mois pour construire 11 km de route, c’est inadmissible! » s’indignait Emmanuel Nganou Djoumessi, au cours d’une réunion tenue le 1er juillet à Yaoundé. Une interpellation qui n’occulte tout même pas le doute observé quant aux de nombreuses interrogations qui hantent certains experts à propos de la gestion transparente de ce projet. Le cas échéant on peut interroger l’écart de près de 10 milliards de FCFA entre le montant initial du projet (46 milliards) et le chiffre énoncé à la fin du projet (55 milliards de FCFA). Une question qui trouverait sans doute des réponses dans la grande tour de l’immeuble Émergence, siège du ministère camerounais des Travaux Publics.
Brice Ngolzok
241
Be the first to comment on "Cameroun-Infrastructures : L’incompréhensible tintamarre autour de la livraison du tronçon Nkolessong-Nding"