Crise anglophone : Spectre d’une rentrée scolaire mitigée

Malgré les assurances du gouvernement camerounais, la reprise des cours prévue le 02 septembre 2019 sur l’ensemble de son territoire, est loin d’être acquise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

4435, c’est le bilan non exhaustif du nombre d’établissements scolaires qui ont mis la clé sous le paillasson entre 2017 et juin 2019, selon un récent rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance(unicef). Un chiffre plus qu’alarmant qui pourrait s’agrandir et confirmer l’absence de plus de 600.000 élèves dans les différents groupes scolaires des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun au cours de la rentrée scolaire 2019-2020. Les prémisses d’une année blanche paraissent de plus en plus se dessiner dans cette zone en crise depuis octobre 2016. Notamment dans les arrondissements situés hors des chefs-lieux des départements de la Mezam dans le Nord-ouest et du Fako dans le Sud-ouest, où l’on enregistre des attaques de plus en plus récurrentes de la part des ‘’séparatistes anglophones’’.

Le gouvernement rassure

Plus d’une demi-dizaine de sorties officielles effectuées ce mois d’août 2019 par les membres du gouvernement, pour rassurer les populations de la zone quant au début effectif des classes le 02 septembre. Une grammaire ampoulée, opérée respectivement par le Chef de département du Ministère en charge l’Education de base, Laurent Serges Etoundi Ngoa, lors de son passage le 22 août sur les antennes du poste national à la Crtv, puis quatre jours plutard au cours d’un point de presse organisé conjointement avec ses homologues de l’Enseignement Secondaire et du Supérieur, afin de signifier les engagements sécuritaires pris par le gouvernement pour un lancement serein des cours sur tout l’étendu le triangle national.

Réalité de terrain

Bien que des communications officielles sont faites de la part de l’élite gouvernementale, rien de rassurant sur le terrain. « Faire fréquenter mes enfants dans cette zone, après avoir échappé lors de l’assassinat des militaires du 18 juin dernier et l’enlèvement d’une cinquantaine de personnes à Wum, impossible. C’est parce que vous êtes ici en zone de paix que vous parlez même de rentrée scolaire faut aller là-bas », affirme un ressortissant de cette zone rencontré dans la ville de Bafoussam, dans la région de l’Ouest du Cameroun. Des propos qui affichent subrepticement la crainte dans laquelle vit aujourd’hui les parents, les familles de cette partie du Cameroun, victimes depuis des bientôt trois ans des affres perpétrées par les différents combattants sur ces populations impuissantes.

Peu d’assurance donc, quant à la reprise de façon sereine des cours au Sud-ouest et au Nord-ouest, car malgré les actions menées par le gouvernement, par les Directeurs de Publication des journaux en langue anglaise(CENPA) à travers des remises de matériel didactique à plusieurs enfants non scolarisés, ou encore par les mouvements des organisations de la société civile dans la perspective d’un réarmement le moral de ces habitants, tout porte à croire que le mot d’ordre de grève lancé entre le 02 et le 13 septembre prochain par le groupe séparatiste sous le slogan de ‘’rentrée morte’’, risque bien d’être respecté par nombre de ces familles.

Brice Ngolzok            

 

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