Cameroun:Budget de l’Etat 2017

L’amélioration des conditions de vie des camerounais en question

Le budget du Cameroun s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 4 373,8 milliards de Fcfa contre 4 234,7 milliards de Fcfa en 2016.

Soit une augmentation de 139,1 milliards de FCFA en valeur absolue et de 3,3% en valeur relative, le budget 2017 présente une hausse faible par rapport au rythme d’augmentation d’environ 13% au cours des deux dernières années. En rapport avec cette hausse, le Premier Ministre, Philémon Yang en présentant le programme économique, financier, social et culturel du Gouvernement pour l’année 2017, le 22 novembre dernier, a indiqué que «cet accroissement est assez faible et traduit bien le contexte qui a présidé à l’élaboration de ce projet de loi de finances.» Pour le chef du Gouvernement, le budget de l’exercice 2017 «repose sur l’hypothèse réaliste d’un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel de 6% et d’un taux d’inflation de 3%», qui est adossé sur un cadrage macro-économique.

Une santé économique morose en 2017 ?

Alors que les recettes baissent, les besoins augmentent. A côté des dépenses courantes de fonctionnements budgétisées pour l’exercice 2016 à 1 981,2 milliards ; le Cameroun doit faire face à des défis importants cette année. Pour lutter contre Boko Haram et maintenir la sécurité notamment à la frontière avec la Centrafrique, le pays aurait besoin chaque année d’une somme qui oscille entre 165 et 230 milliards de francs CFA, selon le Fonds Monétaire International. Il doit en plus achever, en principe cette année, son Plan d’urgence triennal d’un montant de près de 1 000 milliards de francs CFA; poursuivre la mise en œuvre de ses grands projets et de son Plan d’urgence spécial jeune qui devrait nécessiter plus de 35 milliards pour l’exercice 2017; construire les infrastructures nécessaires à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019 et assurer les charges liées à sa dette. Une ligne de dépense qui prend de plus en plus du volume. Elle est passée de 299 à 510 milliards de franc CFA en 2014 et 2015. Et pour cette année, une prévision de 722 milliards a été faite pour assurer le service de la dette.

Pour l’exercice 2016, les dépenses courantes de fonctionnement ont certes baissé de 1 78,7 milliards par rapport à 2015. Mais, la marge de manœuvre reste grande notamment du côté de la présidence de la République qui ne prêche pas par l’exemple. Sans que cela soit toujours justifiable, la plus haute institution du pays figure dans le top 5 des budgets les plus importants dans les rubriques frais de bouche et de mission, carburant, eau, électricité, primes et gratifications. En ce qui concerne le carburant par exemple, la présidence a un budget de 3,6 milliards de francs CFA.

Les solutions sont-elles efficaces ?

Dans le discours de fin d’année du président Paul Biya, il a annoncé au peuple Cameroun que le pays ne traversera pas l’austérité en 2017.Au-delà d’un simple discours, le gouvernement pour réduire les limites de son programme surtout avec l’Accord de Partenariat  Economique (APE) qui entre en vigueur, table sur des mesures fiscales et douanières. Il va élargir l’assiette fiscale au point d’instituer une  taxe  de  séjour. Les hôtels vont collecter cette taxe auprès de leurs clients destinée à « alimenter le fonds de développement du tourisme ». Selon les économistes, l’Etat va rétablir les taux initiaux de la taxe spéciale sur les produits pétroliers. Les centres des impôts vont être mis à contribution pour sécuriser le paiement de la taxe foncière. Il accorde des faveurs aux sociétés qui émettent des titres de créances sur le marché obligataire en prorogeant le régime  fiscal  incitatif. Les marchandises et équipements agricoles, produits des établissements publics de promotion des matériaux locaux vont être exonérés de la Taxe sur la valeur ajoutée. Les droits d’enregistrement relatifs aux mutations des terrains agricoles vont aussi être exonérés. Tout comme les droits d’assises spécifiques sur les boissons produites et conditionnées exclusivement à partir de la matière première locale. Le gouvernement propose un remède miracle à la corruption qui sévit dans le pays. C’est l’assujettissement des véhicules de plus de 10 ans aux droits d’assises. Les enjeux économiques portent aussi sur l’augmentation du droit  de  sortie sur  le  bois  en  grume  de  17,5%  à 20%. Le milieu des affaires se fait raisonnablement une idée sur ces mesures gouvernementales. Jusqu’ici, le patronat ne trouve aucun motif de désaccord qui va déteindre sur le climat des affaires.

Rigobert kenmogne

Source: ECHOS DU TRAVAILLEUR,janvier 2017,n°13

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